L’idée des produits faits maison n’est vraiment pas nouvelle. C’est d’ailleurs de cette façon que tout était conçu avant l’ère industrielle. Ou du moins, ils étaient produits à plus petite échelle. Lorsque je fais des courses, je suis étonnée par la quantité impressionnante de produits transformés. Car la très grande majorité de ces produits sont vraiment très simples à réaliser soi-même. Comme si on attribuait des connaissances absolues à ces compagnies. De plus, c’est comme si, en tant que consommateur, nous avions l’impressions que ce savoir-faire nous était inaccessible.
Le jour où j’ai commencé à échanger les produits commerciaux pour des produits faits maison, je n’avais aucune idée de toute l’aventure qui m’attendait!
Des produits faits maison
Lors d’une superbe journée d’été, j’ai croisé un jeune homme sur le traversier entre Québec et Lévis. Il était assis à côté de son vélo avec un sac à dos assez chargé. Je commence à discuter avec lui de tout et de rien. De fil en aiguille, il me montre un banjo qu’il a fabriqué à partir d’une boîte à biscuit métallique sur laquelle il avait fixé un manche et des clés pour tendre les cordes. Vous serez peut-être surpris mais le banjo fonctionnait parfaitement bien! Bon, il ne ressemblait pas certainement pas à un instrument commercial. Mais ce jeune homme gardera toute sa vie le sentiment de fierté d’avoir fabriqué un instrument de musique à partir de zéro. Il a non seulement usé de beaucoup de créativité, mais il a su passer par-dessus bien des obstacles de fabrication. Sa détermination lui a permis de dépasser les contraintes physiques des matériaux et de l’assemblage pour réussir à finaliser son oeuvre pour un montant de quelques dollars seulement.
En plus d’avoir partagé de façon très inattendue un intense sentiment d’ouverture, de liberté et de simplicité avec cet inconnu croisé par hasard, j’ai vraiment ressenti la profonde conviction que tout peut être fait maison.
Le savoir-faire et les connaissances pour fabriquer les objets sont beaucoup plus accessibles que l’on est porté à le croire.
La surconsommation
Cette expérience m’a amené à me poser la question suivante: Jusqu’à quel point sommes-nous entraînés dans cette spirale de surconsommation?
Est-ce que la mousse à raser est conçue pour dégrader la lame de rasoir? Est-ce que les produits dans les shampooings sèchent et abîment les cheveux et les rendent plus gras plus rapidement? Les savons pour le corps assèchent-ils la peau à un point tel qu’utiliser une crème hydratante de façon régulière est nécessaire?
Personnellement, je ne crois pas à la théorie de la conspiration économique. Par contre, je sais que la production de masse n’a pas que l’avantage de pouvoir produire en grande quantité. Ce mode de fonctionnement viens également avec des inconvénients. Reprenons l’exemple du savon pour le corps. En production industrielle il leur est nécessaire d’utiliser le procédé de séchage à chaud. L’inconvénient du séchage à chaud est que la glycérine est extraite du produit final. D’ailleurs, c’est la glycérine qui donne l’effet hydratant du savon. Dans ce cas, l’assèchement de la peau est donc le résultat d’un choix de société pour la production de masse plutôt qu’une conspiration ;-). D’autre part, le procédé de séchage à froid est privilégié pour la production locale car il est moins couteux. Cependant, il nécessite beaucoup plus de temps. De 2 à 3 semaines de temps de pause sont nécessaires pour que la réaction chimique soit complété à l’intérieur du produit final et la glycérine n’est pas extraite. Vous obtenez donc un savon hydratant, contenant sa glycérine originale.
Et si on retirait le doigt de l’engrenage et que l’on revenait à davantage de produits faits maison? Ou à des produits faits en plus petites quantités? Alors, les produits seraient de meilleure qualité et nous aurions globalement besoin de moins de produits au passage. De plus, nous aurions l’occasion de favoriser une économie à l’échelle plus locale.
Le produit le plus efficace et le plus économique est en premier lieu celui dont nous n’avons simplement pas besoin.
Plus je parlais de mes changements d’habitude de consommation autour de moi, plus les gens étaient curieux de comment j’avais fait. La fabrication des objets de tous les jours est beaucoup plus simple que l’on est porté à le croire. Il suffit seulement de s’arrêter quelques instants pour observer et en comprendre le fonctionnement. De plus, Le fait d’avoir voyager 4 mois avec seulement 2 sacs à dos m’a fait réaliser que nous n’avons pas besoin de tant de chose matérielle pour subvenir à nos besoins quotidiens.
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Auteure: Claudine Michaud, passionnée de nature